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Analyse

Allawi - Maliki, la bataille de Bagdad

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L’ex-baasiste remporte le scrutin d’une si courte tête que rien ne l’assure de remplacer le Premier ministre sortant. Deux visions de l’Irak s’affrontent.
publié le 29 mars 2010 à 0h00

Si Iyad Allawi, le vainqueur des élections législatives, parvient à former une coalition gouvernementale, tâche qui s’annonce des plus difficiles et de longue durée, c’est un nouvel Irak qui devrait voir le jour. Un Irak cette fois résolument pro-américain, tournant franchement le dos à l’Iran, où les baasistes plus ou moins repentis pourraient renouer avec la politique, et qui reprendrait sa place au sein du monde arabe - où il fait actuellement figure de paria. Soit un changement de cap radical par rapport à celui du Premier ministre sortant, Nouri al-Maliki. Allawi a obtenu deux sièges de plus que son rival (91 contre 89). Les deux leaders sont au coude-à-coude, la bataille pour le pouvoir à Bagdad est loin d’être gagnée.

Faute de majorité, Iyad Allawi est condamné à former un cabinet de coalition. D’emblée, il a fait savoir qu’il était disposé à discuter avec les autres formations et a lancé des négociations. C’est ce à quoi s’emploient aussi Al-Maliki et le bloc qu’il dirige, l’Etat de droit. En fait, tout sépare les deux hommes. Allawi, médecin chiite de 64 ans, est issu d’une famille ayant donné plusieurs hauts responsables à la monarchie renversée en 1958. C’est un grand bourgeois, formé en Angleterre, qui a fait le choix d’appartenir au Baas de 1961 à 1971. Compagnon de route de Saddam Hussein, il se brouille finalement avec lui, ce qui le contraint à l’exil. En 1979, il est laissé pour mort par des agents du dictateur qui s’étaient introduits dans sa maison de Londr