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Libération

Poussée de racisme anti-Blancs en Afrique du Sud

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publié le 29 mars 2010 à 0h00

Julius Malema, 29 ans, président de la Ligue des jeunes du Congrès national africain (ANC, au pouvoir), n'en est plus à une provocation près. Le 5 mars, devant une centaine d'étudiants de l'université de Johannesburg, il a entonné un vieux chant de libération, invitant son auditoire à «tuer les fermiers blancs, car ce sont des violeurs». Un couplet plutôt malvenu, une centaine de fermiers blancs étant tués chaque année dans les campagnes sud-africaines. Depuis 1994, 1 600 personnes, en majorité afrikaners, ont été victimes de ce que Nelson Mandela a décrit comme «des actes de revanche raciale».

Très remontée, l'association Afriforum a aussitôt porté plainte contre Malema, pour incitation à la haine. Emanation du syndicat afrikaner Solidarité, cette association se veut engagée dans la défense des «minorités». Il s'agit surtout, en l'occurrence, de la minorité afrikaner, au pouvoir pendant l'apartheid (1948-1991). Un groupe qui représente environ la moitié de la population blanche du pays (4 millions de personnes sur 49 millions d'habitants). Afriforum explique vouloir s'opposer au «mouvement de retrait intérieur ou d'émigration» des Blancs face à «l'obsession raciale grandissante du gouvernement, les interférences politiques dans le sport, la criminalité et le changement de noms de certains lieux». Kallie Kriel, son président, se bat notamment contre le changement de nom de Pretoria, la capitale, pour Tshwane - «petit singe» -, nom d'une riv