Les attentats du métro de Moscou, imputés au terrorisme islamiste, ont effacé l'illusion d'une Russie qui aurait renoué avec la stabilité grâce à une politique autoritaire mais éclairée. Moscou se croit revenue dix ans en arrière. «Les citoyens étaient sans protection, ils le sont restés malgré toutes les promesses», constate le quotidien en ligne Gazeta.ru. Après les prises d'otages de Moscou en 2002 et Beslan en 2004, le Kremlin n'a pas sanctionné les responsables de la sécurité. Il a cherché à étendre son contrôle sur le pays et supprimé l'élection directe des gouverneurs. Cette fois encore, faisait remarquer hier à Radio Svoboda la politologue Lilia Chetsova, «il n'est pas exclu que les autorités russes restreignent davantage les libertés politiques».
Vladimir Poutine et Dmitri Medvedev, son successeur, désormais à mi-mandat, ont encore une fois promis des actes. Medvedev a annoncé hier une lutte «sans compromis et jusqu'au bout». Aucune autre piste que celle menant au Caucase n'a été examinée. Poutine a juré d'«anéantir les terroristes», dans un propos qui n'est pas sans rappeler le très imagé «nous irons les buter jusque dans les chiottes», qu'il avait prononcé après les attentats contre deux immeubles d'habitation de la banlieue de Moscou, en septembre 1999. Ce carnage - une manipulation macabre, selon des anciens du FSB (ex-KGB) - avait servi de prétexte au lancement de la deuxième guerre de Tchétchénie, et permis à Poutine