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Libération
TRIBUNE

De Bruxelles à Washington, changements à bas bruit

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publié le 31 mars 2010 à 0h00

Encore incertains mais fondamentaux, quatre grands changements sont en cours. Ce sont des évolutions, pas des révolutions, de lents cheminements souterrains plutôt que des virages sur les chapeaux de roue, et le premier a lieu dans l’Union.

L’Union européenne refusait, jusqu’à présent, l’idée d’une harmonisation de ses choix économiques aussi bien qu’une solidarité financière entre pays de la zone euro. Monnaie unique, règles et institutions communes mais autant de politiques que d’Etats-membres, l’Europe marchait sur la tête et il y avait des raisons à cela. Tous ses gouvernements répugnaient à s’effacer devant un gouvernement commun, et les plus libéraux d’entre eux s’employaient, de surcroît, à bloquer cette évolution car ils souhaitaient, au contraire, faire jouer une concurrence fiscale et sociale entre les Vingt-Sept, organiser une baisse des impôts et de la protection sociale au profit d’un marché qu’ils voulaient libérer de ses entraves.

Puis il y eut le krach de Wall Street, la nécessité d’y faire face en commun, le brutal discrédit des dogmes libéraux et le rapprochement qui s’en était suivi entre la France et l’Allemagne, l’une et l’autre désireuses de réinstaurer des règles financières. La donne a changé et, tirée par Paris et Berlin, l’Europe s’est ralliée au principe d’un gouvernement économique commun, officiellement entériné, la semaine dernière, par le Conseil européen.

Tout reste à faire. C'est si peu fait que les Vingt-Sept continuent à parler d'un «gouve