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Analyse

Turquie-Allemagne, relation à heurts fixes

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publié le 31 mars 2010 à 0h00

La chancelière allemande, Angela Merkel, a achevé hier une visite de deux jours en Turquie sur fond de virulentes polémiques entre les deux pays.

Quels étaient les enjeux ?

C’est le premier voyage d’Angela Merkel dans ce pays depuis quatre ans, alors que l’Allemagne est le principal partenaire économique européen de la Turquie, avec 25 milliards d’euros d’échanges commerciaux bilatéraux. En outre, 2,5 millions de Turcs ou de personnes d’origine turque vivent outre-Rhin. D’où l’importance de cette visite, mais aussi son caractère sensible. Angela Merkel est, avec Nicolas Sarkozy, la plus farouche adversaire parmi les leaders des grands pays de l’Union européenne à une pleine intégration de la Turquie dans l’UE.

La position de Berlin a-t-elle évolué ?

Les accords de coalition avec les libéraux, proches des milieux d'affaires et plutôt favorables à une intégration turque, avaient incité ces derniers mois les autorités allemandes à mettre une sourdine. Le programme du gouvernement CDU-FDP se contente ainsi de rappeler que le processus de négociation avec Ankara, entamé en octobre 2005, «a une issue ouverte», c'est-à-dire qu'il ne s'achèvera pas nécessairement par une adhésion pleine et entière. Avant même son départ et aussi en Turquie, Merkel a répété clairement préférer un «partenariat privilégié» avec Ankara. «Cette notion n'a aucun fondement légal», a rétorqué Egemen Bagis, le ministre turc des Affaires européennes, rappelant que son pays vise à devenir pleinement membre de l'UE. Pour le moment, seuls 12 des 35 chap