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Libération
Enquête

Haïti : les dons à l’abandon

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Deux mois et demi après le séisme, les ONG françaises constatent un assèchement de la solidarité, alors que l’aide à la reconstruction et aux soins s’inscrit dans la durée.
Des passants devant un immeuble détruit à Port-au-Prince, le 1er mars 2010 (AFP Eitan Abramovich)
publié le 1er avril 2010 à 0h00

Dire que la réunion à New York des pays donateurs pour Haïti (lire ci-dessous) était très attendue est un euphémisme. «Haïti est un des pays où on a le plus de mal à mobiliser les particuliers, explique Valérie Daher d'Action contre la faim. On attend un engagement fort de la communauté internationale pour ne pas abandonner les Haïtiens dans la reconstruction.» Deux mois et demi après le séisme, la Croix-Rouge française, par la voix de Jean-François Riffaud, espère de cette réunion qu'elle désignera une structure pour coordonner l'utilisation de l'argent. «On en attend beaucoup, résume Francis Charon, de la Fondation de France, mais ça ne marchera pas s'il s'agit d'annoncer des sommes sans présenter des projets

Mi-février, les dix plus grandes ONG françaises ont fait le point sur leurs campagnes de récolte de dons : 64,3 millions d'euros, contre 330 millions pour le tsunami en Asie du Sud-Est fin 2004. Cinq fois moins. L'écart est énorme et n'a pas manqué de susciter quelques remous dans la communauté humanitaire. Valérie Daher, responsable du développement et de la communication d'Action contre la faim, décrypte : «Jusqu'au 25 janvier, il y avait encore 150 000 connexions par jour sur notre site Internet. Mais, du jour au lendemain, il y a eu une brutale chute des dons. Clairement, il y a moins d'empathie avec ce pays. Il y a moins de victimes occidentales. Pour le tsunami, les gens se sont identifiés à ces touristes en détresse. D'a