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Analyse

Srebrenica : la Serbie présente ses excuses pour séduire l’UE

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Le Parlement serbe a voté mercredi 31 mars une résolution condamnant le massacre de quelque 8.000 Musulmans à Srebrenica en juillet 1995. Près de 15 ans après les faits, rencontre en Bosnie-Herzégovine, avec des familles de victimes du massacre. Durée: 02 (Photo AFP)
publié le 1er avril 2010 à 0h00

Après trois mois de tergiversations et plus de douze heures de débats animés, le Parlement serbe a adopté, dans la nuit de mardi à mercredi à Belgrade, une déclaration dans laquelle la Serbie présente excuses et condoléances aux familles des victimes du massacre de Srebrenica. Capturés par les Serbes de Bosnie, 8 000 hommes avaient été exécutés après la chute de cette enclave bosniaque musulmane, située dans l’est du pays, en juillet 1995, alors que femmes et enfants étaient expulsés de ce territoire.

Pourquoi cette condamnation quinze ans après les faits ?

Elle s’inscrit dans le cadre des efforts faits par la Serbie pour entrer dans l’Union européenne que la Slovénie, elle aussi ex-yougoslave, a déjà intégrée, et que la Croatie voisine est sur le point de suivre. Belgrade a présenté sa candidature en décembre. Tout pays candidat doit faire preuve de sa capacité à avoir de bonnes relations avec les pays voisins. Le président démocrate Boris Tadic cherche à démontrer que la Serbie a tourné la page des années noires du nationalisme. Il a rencontré ce mois-ci le nouveau président social-démocrate croate, Ivo Josipovic, avec lequel il a évoqué la possibilité que les deux pays lèvent chacun de leur côté la plainte déposée pour génocide devant la Cour de justice de La Haye. La déclaration serbe sur Srebrenica ouvre la voie à une réconciliation avec Sarajevo et fait taire ceux qui affirment que Belgrade joue la carte de la sécession de la Republika Srpska, la région de Bosnie peuplée de Serbes. Seul le Kosovo, que Belgrade ne reconnaît pa