Son «vaffanculo» à la classe dirigeante n'était jusqu'à présent qu'une bonne blague lancée dans des meetings à mi-chemin entre spectacle et politique. Le cri de protestation du comique génois Beppe Grillo retentit désormais dans les urnes. A l'occasion des élections régionales des 28 et 29 mars, son «Mouvement cinq étoiles» a créé la surprise et fait sans doute perdre le Piémont à la gauche. En présentant des listes dans cinq régions et en faisant campagne à bord d'un camping-car, le populaire Beppe Grillo, sorte de Coluche transalpin de 61 ans, a franchi un pas supplémentaire dans sa croisade contre «la caste» politique, contre le «nain» Berlusconi et contre la gauche, qu'il accuse d'être éloignée des problèmes quotidiens des citoyens. En septembre 2007, sa journée «Va te faire mettre», organisée dans plus de deux cents villes, avait déjà réuni des dizaines de milliers de personnes. Et quelque 50 000 rien qu'à Bologne, cœur de la région rouge d'Emilie-Romagne, où l'humoriste avait entre autres dénoncé «les partis qui sont le cancer de la démocratie» et lancé une pétition réclamant l'expulsion du Parlement des élus condamnés par la justice ainsi que la limitation des mandats à deux législatures.
Un temps, la classe politique s'était inquiétée de ce trublion dont plus de 40% des Italiens déclaraient partager les idées. Puis le mouvement semblait s'être essoufflé. En réalité, les «grillini» (les partisansde Grillo) ont conti