L'Eglise catholique, en pleine tourmente des scandales de pédophilie, se retrouve au coeur d'une nouvelle polémique, à la veille de Pâques, après le parallèle dressé par le prédicateur du Vatican entre des attaques dont le pape Benoît XVI fait l'objet et l'antisémitisme.
Cette comparaison a suscité un tollé dans les communautés juives d’Europe et des Etats-Unis et de vives protestations des associations de victimes d’abus sexuels commis par des religieux.
«Il s'agit d'une impertinence et d'une insulte vis-à-vis des victimes des abus sexuels, ainsi que des victimes de la Shoah», a déclaré à l'AFP le secrétaire général du Conseil central des juifs en Allemagne, Stephan Kramer.
Ce parallèle ne correspond pas à la ligne de pensée de l'Eglise, a indiqué samedi sur Radio Vatican le porte-parole du Saint Siège.
«Lettre d'un ami juif»
Après un long sermon sur les violences contre les femmes, le prêcheur de la maison pontificale, le père Raniero Cantalamessa, a lu pendant la liturgie du Vendredi Saint une lettre de «solidarité» au pape et à l'Eglise reçue d'un «ami juif».
L'auteur y dénonce «l'attaque violente et concentrique contre l'Eglise (et) le pape» puis ajoute: «l'utilisation du stéréotype, le passage de la responsabilité et de la faute personnelles à la faute collective me rappellent les aspects les plus honteux de l'antisémitisme».
Le Vatican,