Théologien de haut vol dialoguant avec de grands philosophes athées, intellectuel raffiné aimant Mozart et les chats, Benoît XVI a montré en cinq ans de pontificat qu’il n’avait guère de sens politique et qu’il est un piètre communicant, accumulant gaffe sur gaffe.
Le pape est-il à la hauteur ?
Ses déclarations intempestives sur les sujets les plus sensibles ont souvent créé des tempêtes médiatiques, occultant le sens même de son message. Ainsi à Auschwitz, en mai 2006, ce pape profondément engagé dans le dialogue avec le judaïsme a défini le nazisme comme l'œuvre «d'un groupe de criminels» qui s'est emparé du peuple allemand, exonérant ce dernier de ses responsabilités. Maladroit de la part d'un pape allemand qui veut de plus béatifier le controversé Pie XII. Lors d'une conférence à Ratisbonne (Bavière), cette même année, il lia l'islam à la violence, ce qui déchaîna l'indignation du monde musulman. En Amérique latine, il gaffa en affirmant que l'évangélisation des indigènes «n'a comporté à aucun moment une aliénation des cultures précolombiennes». Il a indigné les églises protestantes en les définissant comme de simples «communautés ecclésiales», etc.
«Le pape travaille très seul et il est mal entouré, mais surtout il ignore ce qu'est la communication contemporaine : c'est avant tout un enseignant, un théologien qui parle de Dieu et sa catéchèse sur la place Saint-Pierre le mercredi réunit beaucoup de plus monde que celle de Jean Paul II