Le général-président Sékouba Konaté, 45 ans, est l'un des rares chefs d'Etat africains à se dire «pressé» de rendre le pouvoir. Devenu de ce fait un héros national en Guinée, il est à Paris depuis mercredi, pour sa première visite officielle. Le profil calme et peu expansif de ce militaire de carrière, lui-même fils de militaire, tranche avec son prédécesseur, le bouillonnant Moussa Dadis Camara. «Le boss aime son indépendance, pas les emmerdements», affirme l'un de ses meilleurs amis, patron de bar à Kaloum, le centre-ville de Conakry. Avec Dadis et d'autres, il a formé une junte de jeunes officiers après la mort de Lansana Conté, l'ancien colonel-président au pouvoir de 1984 à décembre 2008.
Contrairement à Dadis, Konaté a fait preuve d’un certain courage politique après les événements du 28 septembre dernier, lorsque l’armée, dont il était responsable en tant que ministre de la Défense, a tué 156 manifestants et violé une centaine de femmes. Les victimes étaient des civils opposés à la candidature de Dadis à l’élection présidentielle prévue en janvier 2010.
Fourmilière. Le 3 décembre 2009, coup de théâtre : Toumba Diakité, l'aide de camp de Moussa Dadis Camara, lui loge une balle dans la tête car il refuse de porter seul le chapeau pour le massacre du 28 septembre. Dadis Camara est évacué au Maroc pour être soigné. Konaté assure l'intérim. A la surprise générale, il donne un grand coup de pied dans la fourmilière en promettant, le 6 janvie