En votant la semaine dernière une déclaration condamnant le massacre de Srebrenica et en présentant les excuses du peuple serbe aux victimes, les députés du Parlement serbe ont fait un geste dans la bonne direction (la reconnaissance des crimes de guerre commis par la Serbie lors du conflit de 1991-1995) pour donner une image positive de leur pays à leurs partenaires européens. Mais ce geste est insuffisant pour amener la population à reconnaître les responsabilités du régime de Milosevic dans les nombreux massacres commis par les Serbes dans les Balkans.
Ce geste a été salué par Catherine Ashton, «ministre des Affaires étrangères» de l’Union européenne. L’UE fait de son élargissement aux Balkans occidentaux un des objectifs principaux de sa politique extérieure. Mais outre la Bosnie-Herzégovine, à laquelle les accords de Dayton ont imposé un système politique non viable, la Serbie pose un problème de fond. Certes, l’Accord de stabilisation et d’association (ASA) est débloqué, le régime des visas libéralisé, et Belgrade a déposé sa candidature à l’UE. Mais la vraie question est de savoir si le pouvoir serbe est sincère dans sa démarche vers l’UE, s’il est prêt à adopter les valeurs et les normes européennes et à les mettre en pratique. On peut en douter, car l’écart est grand entre ses déclarations officielles et les décisions prises !
Belgrade ne respecte pas certains des principes fondamentaux de la construction européenne : souveraineté et égalité des Etats, non-ingére