Des dizaines de personnes ont trouvé la mort hier au Kirghizistan dans un soulèvement quasi spontané de mécontents réclamant le départ du président, Kourmanbek Bakiev. Dans la soirée, l’opposition a annoncé qu’il s’était envolé pour le Kazakhstan ou vers Och, son bastion, deuxième ville du pays, située dans le sud.
La tension est allée crescendo toute la journée dans la capitale, Bichkek : dans l'après-midi, des centaines de manifestants ont pris d'assaut le Parlement et le siège de la présidence. Ils contrôlaient la télévision tandis que Bakiev n'a pas été vu de la journée. «Nous ne savons rien. Nous avons attendu qu'il s'adresse à la nation, ce qui est obligatoire maintenant. Il n'est jamais apparu. Seul le Premier ministre a parlé, seulement pour dire des mensonges», a expliqué par téléphone depuis Bichkek Natalia Ablova, du Bureau des droits de l'homme, une ONG locale. Personne ne sait non plus ce qu'il est advenu du ministre de l'Intérieur, Moldomoussa Kongantiev. On l'a dit mort, ce qui a été démenti par un porte-parole de son ministère. C'est le Premier ministre qui a annoncé que l'état d'urgence avait été prononcé. Mais il semble que ce dernier soit resté virtuel.
Chaotique. Aijan, une jeune habitante de Bichkek contactée par téléphone, a décrit la situation chaotique qui a prévalu toute la journée : «Les gens dans la rue ont des armes, ils pillent les magasins d'armes ou ont pris celles de la police.» Dans la soirée, a rapporté un co