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Libération
Interview

«La Birmanie vit une situation alarmante»

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Questions à Georges Dallemagne Député belge, ancien responsable de MSF
publié le 12 avril 2010 à 0h00

Député belge du Centre démocrate humaniste, Georges Dallemagne rentre de l'est de la Birmanie où il s'est rendu clandestinement avec trois autres parlementaires. Ce médecin, ancien responsable de MSF Belgique, témoigne d'une «dégradation alarmante» de la situation des populations civiles, conséquence de l'intensification des offensives lancées par les généraux birmans depuis un an contre les guérillas ethniques.

Quel bilan faites-vous de votre visite dans les camps et les villages de l’Est-birman et de la Thaïlande ?

Les populations vivent dans un dénuement total. Les personnes que nous avons rencontrées en remontant la rivière Salawin et dans les camps de Ueglo et Maelu ont un accès limité à la nourriture. De nombreux enfants sont victimes de malnutrition. Aucune culture n’est possible puisque les zones autour des habitations sont minées. Un ancien enfant soldat karen, qui a déserté les rangs de l’armée, nous a détaillé comment le commandement militaire birman planifiait la destruction et l’incendie systématiques de villages shan et karen dans l’est du pays. Cet ancien militaire confirme que l’armée procède à des recrutements forcés de civils, notamment des enfants. Sans être généralisés, des cas de viols et de sévices sexuels pratiqués par l’armée ont été constatés.

Peut-on parler d’urgence humanitaire ?

Oui, d’autant que les bailleurs de fonds - et notamment la Commission européenne - diminuent les aides, et que la Thaïlande tolère de moins en moins les camps de réfugiés sur son sol. La Birmanie compte près de 500 000 déplacés internes et environ 150 000 Birmans réfugiés en Thaïlande.

Que recommandez-vous ?

Le dialogue pragmatique,