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Libération
TRIBUNE

Pour un mémorial du génocide des Tutsis à Paris

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par Marcel kabanda, Président d'Ibuka France
publié le 13 avril 2010 à 0h00

Le 7 avril a été inauguré, à Londres, le Mémorial du génocide au Rwanda, aboutissement d'un travail de mémoire mené sous la conduite de l'archevêque Desmond Tutu, prix Nobel de la paix, de Thomas Butler, évêque de Southwark et de nombreux dignitaires des Eglises. Le monument, en forme de rugo («enclos traditionnel») où sont inscrits les sites des principaux massacres de Tutsis, ne constitue qu'une étape. Cette sculpture prépare l'ouverture d'une fondation qui devra financer d'ici à deux ans les études de jeunes Rwandais dans des établissements supérieurs du Commonwealth.

Le succès de cette initiative rappelle cruellement l’absence de réponse des autorités françaises à la demande répétée depuis plusieurs années par l’association Ibuka («Souviens-toi»), d’un lieu de mémoire similaire à Paris.

Voici deux mois, en visite officielle à Kigali pour sceller le rétablissement des relations diplomatiques, Nicolas Sarkozy inscrivait dans le livre d'or du mémorial de Gisozi : «Au nom du peuple français, je m'incline devant les victimes du génocide des Tutsis. L'humanité conservera à jamais la mémoire de ces innocents et de leur martyre», des mots inédits dans la bouche d'un président de la République français. Dans ce contexte de réconciliation entre Etats, la 16e commémoration du génocide des Tutsis en France prend un relief particulier. N'est-il pas nécessaire que les propos lucides du président français trouvent un aboutissement éthique qui les ins