Après huit ans dans l’opposition, Viktor Orbán, 46 ans, revient en force sur la scène politique hongroise. Son parti de droite conservateur, le Fidesz, obtient le score sans précédent de 52,73% des voix, et pourrait s’adjuger au moins 206 des 386 sièges au Parlement. Décrochant la majorité simple dès le premier tour, le Fidesz est assuré de gouverner seul. Et même si le Jobbik, parti d’extrême droite, fait une percée spectaculaire (16,68% des voix et environ 26 sièges, soit le double des suffrages obtenus aux européennes de 2009), la droite a des chances de rafler la majorité des deux tiers à l’issue du deuxième tour.
Ancien étudiant dissident, fondateur du Fidesz à l’âge de 25 ans, Viktor Orbán a su transformer un petit mouvement étudiant en un grand parti conservateur comparable, en France, à l’UMP. Sans s’interdire, parfois, de flirter avec le nationalisme pour pêcher des voix à l’extrême droite. Mais sa victoire triomphale est moins due à son programme - création d’un million d’emplois sur dix ans, réduction d’impôts et aide aux PME - qu’à l’effondrement de la gauche, tombée comme un fruit mûr.
Avec 19,30% des voix, le MSZP (Magyar Szocialista Párt, parti socialiste hongrois) est réduit à la portion congrue ; il n’aurait que 28 députés dans le nouveau Parlement, contre 186 dans l’assemblée sortante. C’est le pire résultat de la gauche depuis 1990 (11%). Elle sauve tout juste la face en dépassant d’une coudée le Jobbik.
Les raisons de l'échec sont multiples. Les socialistes