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Libération
Récit

La conférence de l’atone

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Le premier sommet mondial sur la sécurité nucléaire s’est achevé hier, à Washington, sur des signes de bonne volonté mais sans mesure contraignante.
publié le 14 avril 2010 à 0h00

«Tous les grands processus, même la création de l'ONU, ont commencé petits», a résumé la chancelière allemande, Angela Merkel. Elle synthétise bien l'esprit du premier «grand» sommet sur la sécurité nucléaire qui s'est achevé hier à Washington. Grand par son ampleur avec 47 pays représentés, dont une trentaine au niveau des chefs d'Etat ou de gouvernement, le sommet s'est conclu par un communiqué et un «plan d'action» qui ne prévoit que des mesures non contraignantes pour «renforcer la sécurité nucléaire» et «réduire la menace du terrorisme nucléaire». Les 47 ont promis de se retrouver en 2012 pour un autre rendez-vous, en Corée du Sud.

Le monde ressort-il plus sûr de cette rencontre ? Pas encore, reconnaissent les organisateurs américains. Mais il est peut-être «plus conscient» des menaces que font peser sur lui les énormes stocks de matières fissiles éparpillés dans le monde. Loin d'être connue, leur quantité est seulement estimée : «Il y a assez pour fabriquer plus de 300 000 armes nucléaires», selon un officiel d'une grande agence internationale.

Bombe sale. Même sur la nature de la menace, il n'y a pas consensus. Pendant deux jours, les Américains ont agité le spectre d'Al-Qaeda mettant la main sur une bombe atomique. «Nous savons que des organisations comme Al-Qaeda essaient d'obtenir une bombe nucléaire et ils n'auraient aucun scrupule à utiliser cette arme de destruction massive», a mis en garde Bar