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Libération

Haro sur les mangas trop érotiques

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publié le 15 avril 2010 à 0h00

La ville de Tokyo a déclaré la guerre aux hentaï mangas (BD érotiques), dessins animés pornos et «images trop explicites» des jeux vidéo, en ligne ou en vente dans les librairies et les konbini (supérettes ouvertes 24 heures sur 24). L'Assemblée de Tokyo a rédigé un projet de loi qui sera débattu en juin. Si elle est adoptée, la pornographie infantile sera contrôlée et soumise à des règles strictes. L'annonce a provoqué un tollé des éditeurs et dessinateurs de BD.

Les artistes de manga dénoncent un projet «criminel». Le 15 mars, trois dessinateurs de renom, Tetsuya Chiba, Machiko Satonaka et Go Nagai, sont allés en personne à la mairie de Tokyo protester contre l'idée de «légiférer» : «Ce projet de loi affecte forcément la liberté d'expression, d'autant qu'il est ouvert à toutes sortes d'interprétations. Nous autres, dessinateurs, ne blessons pourtant pas les lecteurs dans leur chair», estime, très remontée, Machiko Satonaka.

La polémique est alimentée depuis des années par des élus conservateurs, la police, des sectes religieuses et des associations de parents d'élèves. A chaque nouvel acte de violence impliquant des jeunes, ils exigent la création d'une «police des mœurs». A la pointe du combat, une sénatrice, Matsu Akira, affiliée au Nouveau Komeito (mouvement bouddhiste) : «Les contenus extrêmes des mangas ont un impact nocif sur les jeunes. La Constitution garantit la liberté d'expression. Mais cette liber