Ironie du destin, les funérailles du président Lech Kaczynski, hier à Cracovie, ont été placées sous le signe du rapprochement russo-polonais. Suite au désistement de nombreuses délégations étrangères en raison de la paralysie aérienne, le président russe Dmitri Medvedev était le dignitaire le plus important à avoir fait le déplacement. Or Lech Kaczynski nourrissait une méfiance profonde à l’encontre des Russes, accusés d’avoir asservi le pays au fil des siècles. Sur les 98 délégations annoncées, une vingtaine étaient présentes : outre le chef de l’Etat russe, son homologue ukrainien Viktor Ianoukovitch ou le Géorgien Mikhaïl Saakachvili. Mais de nombreux Occidentaux s’étaient désistés : le président Barack Obama, la chancelière allemande Angela Merkel, Nicolas Sarkozy…
La messe des funérailles dans la basilique Notre-Dame a été marquée par le drame de Katyn et le poids de l'histoire entre la Russie et la Pologne. Le président Kaczynski et les 95 autres victimes du crash du 10 avril au-dessus de Smolensk, en Russie, se rendaient au 70e anniversaire du massacre de Katyn - 22 000 officiers polonais assassinés en 1940 sur ordre de Staline - dont les Soviétiques avaient pendant cinquante ans rejeté la responsabilité sur les nazis.
Compassion. Trois jours plus tôt, une cérémonie conjointe avait eu lieu où, pour la première fois, un officiel russe, le Premier ministre Vladimir Poutine, était venu s'incliner devant le mémorial aux victimes au côté de son h