Menu
Libération
TRIBUNE

Jérusalem n’est pas au-dessus de la politique

Article réservé aux abonnés
Ce texte est une réponse à la lettre ouverte à Barack Obama, «For Jerusalem», qu’Elie Wiesel a fait paraître (sous la forme d’une page de publicité) les 16 et 18 avril dans quatre grands journaux américains.
par Yossi Sarid, ancien ministre et député du Meretz (gauche)
publié le 22 avril 2010 à 0h00

Au nom de Jérusalem, je ne me reposerai pas. Comme vous. J'ai lu avec grand intérêt votre belle lettre ouverte au président des Etats-Unis, parue dans le Washington Post, le Wall Street Journal, l'International Herald Tribune et le New York Times. J'y ai appris que vous en saviez beaucoup sur la Jérusalem céleste, mais beaucoup moins sur la Jérusalem terrestre. Quelqu'un de l'extérieur qui lirait votre lettre aurait probablement conclu que la paix régnait déjà sur la cité de la Paix. Il y apprendrait qu'à Jérusalem, juifs, chrétiens et musulmans rendent leur culte à leur dieu sans entraves et qu'ils «peuvent bâtir leur maison partout dans la ville».

Quelqu'un vous a trompé, cher ami. Non seulement un Arabe ne peut pas bâtir partout, mais il peut remercier son dieu s'il n'est pas expulsé de chez lui et jeté à la rue avec sa famille et ses biens. Peut-être avez-vous entendu parler des habitants arabes du quartier de Sheikh Jarrah, qui l'habitent depuis 1948 et qui, encore une fois, sont déracinés parce que certains juifs s'irritent des contraintes spatiales qu'on leur impose. Ces mêmes juifs, religieux fanatiques, veulent s'insérer comme autant d'os dans la gorge des quartiers arabes en les «purifiant» et en les «judaïsant», avec l'aide de riches bienfaiteurs américains. En coulisse, notre Premier ministre et le maire de Jérusalem tirent les ficelles de ce théâtre d'ombres, tout en rejetant en public la responsabili