Menu
Libération

Le bourreau Bignone rattrapé par ses juges

Article réservé aux abonnés
Argentine . Le vieux général a écopé mardi de 25 ans de prison pour ses crimes pendant la dictature.
Le dernier dictateur argentin, Reynaldo Bignone, le 20 avril 2010 à Buenos Aires (AFP Juan Mabromata)
publié le 22 avril 2010 à 0h00

Dernier dictateur des années de plomb argentines (1976-1983), le général Reynaldo Bignone, aujourd’hui âgé de 82 ans, avait été mandaté par la junte militaire pour négocier la remise du pouvoir aux civils en 1983. L’histoire locale finissait d’ailleurs par se satisfaire de ce rôle de médiateur. Mais, mardi, sa carrière antérieure de tortionnaire a finalement rattrapé le vieil homme. Le tribunal de San Martin l’a condamné à vingt-cinq ans de prison pour détentions illégales, torture de prisonniers politiques et crimes contre l’humanité. Six autres anciens cadres du régime militaire, tous octogénaires, ont écopé en sa compagnie de peine allant de dix-sept à vingt-cinq ans de prison.

«El ultimo de facto» (le dernier dictateur), du nom d'un livre qu'il a écrit au début des années 90 pour justifier son action durant la «guerra sucia» (la guerre sale) contre les «terroristes», va donc passer les années qu'il lui reste à vivre dans une cellule de droit commun. Il a été reconnu responsable de l'assassinat de 56 personnes.

Vol de bébés. Bignone, déjà condamné à une peine de prison en 1985 pour «crimes contre l'humanité», avait été libéré une année plus tard après avoir bénéficié de multiples lois et décrets d'amnistie. Il a été à nouveau inquiété par la justice au début des années 2000, en tant que principal responsable du centre de détention clandestin Area 480, situé dans la caserne du Campo de Mayo, à Buenos Aires. Là ont été inca