Il sera ce soir au centre de la scène. Entre les deux chefs des «vieux partis», comme il s'entête à les appeler, ces conservateurs et travaillistes qui dominent depuis des siècles la politique britannique. Et David Cameron pour les Tories, comme Gordon Brown pour le Labour, n'en reviennent toujours pas de s'être fait voler la vedette par un blanc-bec, quasi-inconnu il y a encore trois semaines.
Nick Clegg, 43 ans, dirigeant des libéraux-démocrates depuis décembre 2007, a bouleversé la campagne électorale britannique et, en quatre-vingt-dix minutes de débat télévisé, modifié l’équilibre du paysage politique. Sa prestation télévisée décontractée et sa capacité à renvoyer dos à dos les programmes de Cameron et Brown, finalement pas si éloignées que cela sur un grand nombre de sujets, a littéralement galvanisé une opinion plongée dans l’apathie par une morne campagne électorale.
Cleggmania. Jour après jour depuis une semaine, les sondages le confirment : les «lib-dem» ont explosé dans les sondages, eux qui plafonnaient depuis des années à environ 20% des voix. Un sondage Populus/The Times, publié hier, donnait aux conservateurs 32 % des intentions de vote, en chute de 4 points, contre 31% aux libéraux-démocrates, en hausse de 10 points, et plaçait le Labour, actuellement au pouvoir, en troisième avec 28% (- 5 points).
«L'Obama britannique» ; «l'homme politique britannique le plus populaire depuis Churchill» : Nick Clegg a manqué s'étrangl