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Libération

Nigeria : des exécutions pour vider les prisons

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Droits de l’homme. Les gouverneurs du pays veulent exécuter 300 condamnés pour désengorger les prisons.
publié le 23 avril 2010 à 0h00

Afin de faire de la place dans les prisons, les gouverneurs des 36 Etats fédérés du Nigeria sont tombés d’accord, mardi soir, pour… faire exécuter 300 condamnés à mort. Au total, 870 prisonniers, dont 11 femmes, attendent leur exécution dans les couloirs de la mort au Nigeria. En 2004, un groupe de travail national sur la peine de mort avait recommandé un moratoire sur les exécutions, en attendant que la justice soit réformée, pour garantir des procès équitables. La dernière exécution officielle remonte à 2002.

Les gouverneurs nigérians veulent réagir, après la nouvelle mutinerie, la troisième en un an, qui a éclaté le 20 avril dans la prison de Kaduna (nord). D’une capacité de 524 places, cette prison compte 790 détenus, parmi lesquels 530 attendent leur procès. Pas moins de 65% des 46 000 prisonniers du Nigeria, selon le ministère de l’Intérieur, n’ont pas encore été jugés. Ces détenus sont les plus démunis, n’ayant pas les moyens de payer un avocat ni de corrompre la justice ou l’administration pénitentiaire.

L'engorgement des tribunaux est tel que certains attendent leur procès depuis plus de dix ans - voire vingt-cinq ans, selon Amnesty International. Manfred Nowak, le rapporteur spécial des Nations unies sur la torture, a appelé mardi à la libération de 20 000 prisonniers au Nigeria. «La plupart ont déjà purgé la peine maximale qu'ils encouraient pour les crimes et délits dont ils sont accusés», a-t-il expliqué.

L'avocat de renom Festus Keyamo, de son cô