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Libération

Les hooligans, le visage extrême de la Serbie

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Le procès des meurtriers du Français Brice Taton révèle les dérives incontrolables des supporteurs.
publié le 24 avril 2010 à 0h00

Belgrade, envoyée spéciale

Il s'appelle Konstantin, mais tout le monde l'appelle Kosta. Toute la semaine, cet homme rugueux de 37 ans travaille dur dans le garage -une sorte de hangar crasseux de graisse- qu'il partage avec un associé. Le week-end, il va au stade. Quelquefois seul, quelquefois avec son fils de 12 ans. Lui-même assistait autrefois aux matches de foot avec son père. Des matches du Partizan Belgrade bien sûr. Car dans sa famille on est supporter des blanc-et-noir, la couleur du drapeau du Partizan, de père en fils. De vrais Grobari (Fossoyeurs). Depuis ses quinze ans, il va dans la tribune sud, cette partie du virage où les supporters les plus virulents se tiennent debout pour encourager leurs joueurs. C'est là qu'on trouve les groupuscules aux noms étranges : Alcatraz, les plus violents, ou bien encore Ireducibili. « C'est en s'illustrant dans les bagarres en fin de match qu'on devient membre de l'un d'entre eux. Ils sont très jeunes et ils aiment se castagner avec les flics. Leurs chefs sont des voyous, des mafieux, mais si tu parles d'eux, ils vont te casser ton local », explique le supporter serbe. L'ennemi principal du Partizan, c'est Crvena Zvezda, l'Etoile Rouge, de Belgrade, dont les supporters, mobilisés pour la guerre dans les années 90 par le chef de milice Arkan, se sont donné le nom de Delije (les mecs), mais que les Grobari désignent du sobriquet péjoratif de Tzigani.

La famille de Kosta étant originaire de Bosnie, il a lui aussi fait la gu