Noam Shalit marche, les yeux rivés sur le portrait de Gilad, dans les rues désertes de ce qui ressemble étrangement à Tel-Aviv. En voix off, celle du soldat franco-israélien, détenu depuis près de quatre ans par le Hamas dans la bande de Gaza : Gilad Shalit supplie le gouvernement israélien de le libérer. La musique de fond, orientale, est triste et lancinante, les images animées en 3D fantasmagoriques. Noam Shalit continue à errer, sous le soleil et la pluie, de plus en plus vieux et courbé, jusqu'au terme de son cauchemar : un fourgon noir s'arrête au point de passage d'Erez, entre l'Etat hébreu et la bande de Gaza, et décharge un cercueil recouvert du drapeau israélien. Dans un cri, le père du soldat se réveille. «Il y a encore de l'espoir», conclut le clip de plus de trois minutes, en hébreu et en arabe. «Nous prévenons la société sioniste que le soldat capturé par les Brigades al-Qassam [branche armée du Hamas, ndlr] et d'autres factions palestiniennes connaîtra le même sort que le pilote sioniste Ron Arad [enlevé au Liban en 1986 et présumé mort en captivité]», précise le narrateur.
La sophistication technique du dessin animé, mis en ligne hier sur le site internet de la branche armée du Hamas, tranche avec l'amateurisme habituel des vidéos du mouvement islamiste. Ce clip est une nouvelle tentative de faire pression sur l'opinion israélienne dans le cadre des négociations indirectes, au point mort, entre le Hamas et l'Etat hébreu sur un échange de pris