Les moines ont été les tout premiers à organiser les secours destinés aux victimes du tremblement de terre du 14 avril à Yushu, dans la province du Qinghai habitée à 95% par des Tibétains. Mais Pékin souhaite désormais les voir déguerpir le plus vite possible. Des ordres ont été donnés aux chefs des monastères pour rappeler les moines bouddhistes. «Tout en reconnaissant pleinement la contribution positive des moines, nous leur suggérons de retourner dans leurs monastères afin d'assurer l'efficacité et l'ordre des opérations», a justifié vendredi le gouvernement chinois.
Au nombre de 20 000 dans la zone du séisme, les bonzes en toges grenat ont porté assistance aux populations, aux côtés des sauveteurs et militaires chinois, eux aussi arrivés sur les lieux rapidement. Plus de 2 200 personnes ont péri dans le séisme, mais des centaines ont pu être sauvées des ruines de leurs maisons. Depuis le début des opérations, il était toutefois clair que Pékin ne souhaitait en aucun cas montrer les moines, soupçonnés d'allégeance au dalaï-lama, travailler d'arrache-pied à sauver leurs compatriotes. La télévision officielle s'est appliquée à escamoter le moindre pan de toge entrant dans le champ des caméras, pour se concentrer sur les efforts des soldats chinois. Le chef spirituel des Tibétains, qui vit en exil en Inde depuis 1959, a demandé à se rendre sur les lieux du sinistre, situé non loin de là où il est né. Mais Pékin, qui accuse le dalaï-lama de «séparatisme», n'a