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Libération

Ghajar, nœud de tensions dans le sud du Liban

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publié le 27 avril 2010 à 0h00

C'est dans le périmètre de Ghajar, situé dans le Golan syrien annexé par Israël en 1981 et jouxtant le Liban, que des soldats israéliens ont franchi, à deux reprises depuis mars, la «barrière technique» qui précède la Ligne bleue, frontière provisoire tracée en 2000 par l'ONU. Des manœuvres de quelques heures, auxquelles l'armée libanaise a immédiatement réagi en renforçant ses patrouilles. La partie nord de Ghajar, qui se trouve au Liban du fait d'une extension du village au fil des ans et qui a été réoccupée par Israël lors de la guerre de 2006, demeure un point de tension récurrent entre les deux pays. Le sort de cette portion de 42 km2, dont la restitution est stipulée par la résolution 1701, est au cœur de discussions tripartites, menées par la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), qui n'aboutissent pas.

Selon une source sécuritaire libanaise, «en conservant tout le village, Israël pense sans doute empêcher le Hezbollah d'y lancer des opérations, comme par le passé. Et pour les Libanais, récupérer Ghajar sans les fermes de Chebaa [autre territoire occupé par Israël, ndlr], c'est bien, mais c'est peu». Depuis les collines de Wazzani qui surplombent Ghajar, Ahmed al-Mohamed, keffieh rouge autour du cou, est catégorique : «L'occupation de ce village signifie pour nous instabilité permanente et inquiétude, avec les mouvements de patrouilles que nous voyons fréquemment de l'autre côté.» Le président de cette municipalité ne croit p