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Libération

Le président Karzaï fait du pied aux talibans

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Afghanistan . Kaboul adopte des mesures anti-étrangers.
Le président afghan Hamid Karzaï, le 11 avril 2010 à Kunduz (AFP Dusan Vranic)
publié le 27 avril 2010 à 0h00

La circulaire du ministère de l'Intérieur a été envoyée ces derniers jours aux hôtels et maisons d'hôtes du centre du Kaboul. La vente d'alcool, tolérée jusqu'à maintenant pour les étrangers, est interdite. Les jeux d'argent sont bannis. Et les femmes, «en particulier les Afghanes», n'ont plus le droit de fréquenter les maisons d'hôtes où logent des étrangers. «C'est extrêmement inquiétant. Le gouvernement nous impose sans arrêt de nouvelles contraintes. Si ça continue, je vais devoir fermer», explique le directeur d'un établissement prisé des Occidentaux.

Depuis début avril, la police afghane cible les étrangers.

Le 12 avril, une quarantaine de policiers armés de kalachnikovs ont investi le Boccaccio’s, un établissement italien dans le quartier des ambassades. Plusieurs diplomates européens qui y dînaient ont dû être évacués par leurs gardes du corps. Le stock d’alcool a été saisi et les employés arrêtés. Les mêmes scènes se sont répétées dans trois autres restaurants. Plus de 6 000 bouteilles d’alcool ont été saisies et une dizaine d’étrangers, dont un Français, interpellés. Placés en détention provisoire, ils ont été relâchés sous caution avec interdiction de quitter le pays.

«Le président Hamid Karzaï durcit ses positions avant la conférence de paix [prévue fin mai à Kaboul, ndlr]. Il tente de donner des gages aux talibans pour les inciter à négocier. Les attaques contre les étrangers ne constituent qu'une première étape, il faut s'attendre à un recul