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Libération

Le Printemps berbère fait toujours peur au pouvoir

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publié le 29 avril 2010 à 0h00

Jusqu’ici, la commémoration du trentième anniversaire du Printemps berbère s’était déroulée dans le calme en Algérie. Des marches, rassemblant plusieurs milliers de personnes, ont été organisées le 20 avril en Kabylie, sous haute surveillance policière mais sans incident. Mais samedi 24, un rassemblement organisé dans la commune à forte présence berbérophone d’Aïn Benian, dans la banlieue ouest d’Alger, a tourné à l’affrontement entre la police et les manifestants. Une trentaine de personnes, réclamant à l’occasion de cet anniversaire plus de libertés démocratiques, dont des journalistes, ont été arrêtées.

En fait, aucune marche de commémoration du Printemps berbère n'avait été autorisée hors de Kabylie. «Un officier d'Aïn Benian demandait à certains manifestants pourquoi ils étaient venus de Kabylie pour marcher à Alger», raconte Yacine Teguia, membre du Mouvement démocratique et social (MDS), participant à la manifestation. Ce qui inquiète les autorités c'est l'utilisation de cet anniversaire pour manifester contre les atteintes aux libertés démocratiques en Algérie, une thématique qui pourrait mobiliser au-delà de la population berbérophone. «La question berbère est intimement une question démocratique. Les luttes identitaires sont des luttes pour la démocratie», explique un cadre du parti d'opposition du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) en Kabylie.

Les événements du Printemps berbère restent dans les mémoires comme la première manifest