On ne voit que lui. Le «pavillon» chinois, trois fois plus haut, dix fois plus large que les autres. Rouge, comme la Cité interdite et le drapeau de la République populaire, cette pyramide inversée est un miracle d'équilibre dont le toit, perché à 70 mètres, dépasse la taille d'un terrain de football et la surface approche six hectares. Comme deux guérites, les petits pavillons de Hongkong et Taïwan l'encadrent, symbole de l'empire retrouvé. «On dirait le monstre Godzilla qui va dévorer les enfants», s'énerve Isabel Coixet, du pavillon espagnol, frêle esquif d'osier promis à s'envoler, comme la plupart des 200 autres réalisations internationales. Celui de la Chine, «emblème d'une civilisation millénaire et de la nouvelle société harmonieuse», est appelé à durer. A Shanghai, vieille rivale occidentalisée du Pékin impérial, on espère même que le pavillon national restera la marque de la ville, comme le fut en son temps la tour de la télévision de Pudong, en face de la célèbre promenade du Bund.
âpreté. Shanghai 2010 est «la première Exposition universelle dans un pays en développement», se plaisent à dire les organisateurs. Une modestie de façade. Comme pour les Jeux olympiques de Pékin de 2008, la Chine, et surtout Shanghai qui avait de vieux comptes à régler avec son passé colonial, a voulu battre tous les records. Cette exposition n'est pas seulement la plus chère - 5 milliards de dollars (3,8 milliards d'euros) de budget pour la m