Trois semaines après la découverte de déchets radioactifs sur un chantier de recyclage de la capitale indienne, la police vient d’identifier la source de cette contamination qui a déjà coûté la vie à un ouvrier : une vieille machine issue d’un laboratoire de chimie universitaire. Un moindre mal, si l’on peut dire, puisque la piste s’orientait jusqu’ici vers une importation de déchets illégaux, ce qui laissait présager la présence d’une quantité inconnue de produits hautement toxiques potentiellement éparpillés à travers le pays. La semaine dernière, le gouvernement avait d’ailleurs demandé aux autorités de douze ports d’installer d’urgence des détecteurs de radioactivité, pour tester les milliers de tonnes de métal qui sont importées chaque jour du monde entier pour être recyclées.
Après l’hospitalisation, il y a deux semaines, de huit personnes du quartier de Mayapuri, dans l’ouest de New Delhi, les enquêteurs avaient découvert du cobalt 60 - un isotope utilisé pour les radiothérapies et pour stériliser le matériel médical ou alimentaire - dans une dizaine d’échoppes de ce quartier entièrement dédié au recyclage du métal. C’est en montrant des photos aux victimes hospitalisées qu’ils sont remontés jusqu’à un appareil de gammagraphie, qui utilise une source émettrice de rayonnement gamma pour produire une image médicale. Importé par l’université de Delhi en 1970, il n’était plus été utilisé depuis vingt-cinq ans, et avait ainsi fini par être vendu aux enchères à des ferraille