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Analyse

En Belgique, une campagne qui démarre à blocs

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La scission de l’arrondissement de Bruxelles-Hal-Vilvorde est au cœur de l’antagonisme entre Flamands et Wallons, alors que des législatives devraient avoir lieu fin juin.
Un membre du parti flamand d'extrême droite Vlaams Belang prônant l'éclatement du pays, le 22 avril, au Parlement belge. (REUTERS)
par Jean Quatremer, Correspondant à Bruxelles
publié le 30 avril 2010 à 0h00

La Belgique continue à s’enfoncer dans un chaos institutionnel de plus en plus inextricable. Alors que le roi tente toujours d’éviter des élections législatives anticipées, à la suite de la démission du Premier ministre, Yves Leterme (du parti chrétien-démocrate flamand, CD&V), les partis politiques flamands sont déjà entrés en campagne électorale, court-circuitant les efforts royaux et marginalisant de facto Albert II, un monarque qu’ils n’aiment guère. Leterme (lire page suivante) a ainsi annoncé mercredi qu’il ne conduirait pas la bataille électorale qui s’annonce, laissant la place à Marianne Thyssen, la présidente du CD&V, qui deviendra sans doute la première femme à la tête du gouvernement belge.Preuve que la page est déjà tournée, dans les couloirs de la Chambre des députés et dans les médias, on ne discute plus que de la date du scrutin, qui devra avoir lieu avant fin juin. Problème : plusieurs responsables flamands estiment que de telles élections seront inconstitutionnelles car la Cour constitutionnelle belge a exigé, en 2003, la scission avant 2008 de l’arrondissement électoral et judiciaire bilingue de Bruxelles-Hal-Vilvorde, qui permet à 100 à 150 000 francophones vivant en Flandre dans la périphérie bruxelloise de voter pour des partis francophones de Bruxelles et d’être jugés en français, le dossier sur lequel est tombé le gouvernement…

Jeudi, les partis flamands, tous bords confondus, des écologistes du Groen ! à l'extrême droite du Vlaams Belang, ont donc ess