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Libération

Le Katiagate de Moscou

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Russie. Des opposants piégés par une mannequin.
publié le 30 avril 2010 à 0h00

Elle s’appelle Ekaterina, Katia pour les intimes. Elle se dit mannequin, mais serait plutôt entraîneuse, voire une version moderne de Mata Hari. Si on la connaît aujourd’hui, c’est parce qu’elle a piégé une brochette d’opposants au pouvoir, qui se sont découverts dans son lit et ses bras, les scènes ayant été diffusées sur Internet… L’écrivain satirique Viktor Chenderovitch, Alexandre Belov-Potkine, le leader du groupuscule d’extrême droite Mouvement contre l’immigration illégale, et un homme ressemblant à l’écrivain controversé Edouard Limonov figurent dans ce minifilm, qui est un montage, mis en musique, de scènes prises dans l’appartement de la dame qui a, elle, le visage masqué.

Le leader d'un mouvement de jeunes opposants, Ilya Yachine, a raconté être allé dans l'appartement, mais avoir quitté cette même femme et une comparse quand on lui a proposé de la drogue. Il pense aujourd'hui que cette femme est un agent des services de sécurité. Le jeune homme s'est déjà retrouvé le mois dernier sur une vidéo diffusée par un site qu'il dit proche des jeunesses poutiniennes, les Nachi («les Nôtres»). Celle-ci montrait des journalistes et des opposants essayant de corrompre des agents de la police routière. Il a porté plainte pour «atteinte à la vie privée».

Viktor Chenderovitch s’est dit, sur son blog, convaincu qu’il s’agit d’une revanche de Vladimir Poutine. Créateur des Koukly, les célèbres marionnettes qui avaient déclenché l’ire de Poutine alors qu’il venait d’être él