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Libération
Enquête

Le niqab bientôt banni du royaume de Belgique

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Les députés ont voté jeudi une loi d’interdiction du port du voile intégral. Le malaise de la communauté musulmane s’accroît.
Salma, une jeune Belge de 22 an, devant le Parlement à Bruxelles, le 26 avril (Yves Herman / Reuters)
publié le 3 mai 2010 à 0h00

Elle s'appelle Samia. Ou c'est du moins comme cela qu'elle se fait appeler. Elle a 30 ans et porte depuis onze ans ce que d'autres appellent la burqa. Pour elle, il s'agit d'un niqab. Sa mère est belge, son père musulman mais elle n'a pas été élevée dans l'islam. Tous les jours, elle traverse Bruxelles pour aller chercher ses enfants à la seule école primaire musulmane de la capitale belge, qui se trouve juste en face de la mairie d'arrondissement d'Etterbeek. Il se trouve que, depuis le début de l'année, le bourgmestre d'Etterbeek, Vincent De Wolf, a demandé à la police d'appliquer strictement un règlement municipal ancien interdisant de se cacher le visage sur la voie publique. Le 1er février, donc, Samia a été verbalisée, juste devant l'école. 35 euros. Deux semaines plus tard, rebelote. Cette fois-ci, c'est 200 euros, à cause de la récidive.

À la deuxième amende, Samia décide de porter l'affaire devant la justice. Elle contacte Inès Wouters, une avocate fiscaliste qui s'est fait connaître en défendant des sectes. La juriste, qui se dit «en guerre contre le conformisme», parle pour sa cliente, qui ne veut pas apparaître en public. «Cette jeune femme a décidé de porter le niqab de son propre chef. Personne ne le lui a demandé dans sa famille, pas même son mari musulman, que cela ennuie plus qu'autre chose. Et elle est tout à fait prête à s'identifier devant un policier ou une autre autorité si la situation l'exige.» L'avocate a porté l'affaire d