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Libération

Les Portugais en quête d’un Nouveau Monde

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publié le 4 mai 2010 à 0h00

Le Portugal, historiquement pays d'émigration, en serait-il revenu au rythme des années 60 ? C'est en tout cas le constat de l'observatoire des migrations de Lisbonne. Même s'il reconnaît ne pas disposer de données statistiques «totalement fiables», son coordinateur Rui Pena Pires estime qu'en moyenne, entre 70 000 et 75 000 Portugais quittent leur pays chaque année. «Le nombre des départs nous rapproche, en proportion, à celui des années 1960, même si ce ne sont pas les chiffres les plus élevés de notre histoire récente», a-t-il précisé.

Cela donne tout de même le vertige : les flux se sont inversés depuis les glorieuses années 90. Grâce aux fonds européens, au dynamisme économique, à l'Exposition universelle (Lisboa 1998), et à l'essor de la construction, des centaines de milliers d'immigrants de l'Est et d'Afrique avaient alors afflué vers l'Eldorado portugais. «En réalité, l'émigration ne s'est jamais arrêtée, précise le politologue Manuel Villaverde Cabral. Mais elle a été dissimulée par ces arrivées massives, qui ont provoqué un solde migratoire largement positif.» Depuis une décennie, l'économie stagne, le chômage (11 % aujourd'hui) et le sous-emploi augmentent dangereusement, le Portugal cesse d'être attractif. Des centaines d'Africains et d'Européens de l'Est continuent certes de débarquer, mais presque uniquement dans le cadre du regroupement familial.

L'ère triomphale est révolue. Le pays ne fait plus rêver, il fait même