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Analyse

Elections : le bipartisme britannique ébranlé

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Le vote d’hier conclut une campagne marquée par la percée de Nick Clegg, le candidat libéral-démocrate, et des petits partis.
David Cameron, Nick Clegg et Gordon Brown à l'issue d'un débat télévisé le 29 avril. (© AFP Gareth Fuller)
publié le 7 mai 2010 à 0h00

Les dés étant jetés, un calme étrange s'est abattu hier sur le Royaume-Uni. Après des milliers de kilomètres parcourus pendant un mois à travers le royaume, les candidats sont retournés dans leur circonscription pour voter et attendre le verdict des urnes. Tous, sauf un : Nigel Farage, candidat de l'Ukip, parti eurosceptique et anti-immigration, qui avait choisi de faire campagne même le jour du vote. A bord d'un petit avion de tourisme traînant une longue bannière appelant à voter Ukip, il avait l'ambition de tourner en rond au-dessus de Buckingham, où il est candidat. Sauf que l'avion s'est écrasé, blessant Nigel Farage et le pilote. Député européen, il détenait jusqu'ici un seul titre de gloire : avoir accusé le président de l'UE, Herman Van Rompuy, d'être doté «du charisme d'une serpillière mouillée», le tout devant le Parlement européen rassemblé.

Cette campagne aura décidément réservé des surprises jusqu'à la dernière seconde. Partie pour être d'un ennui mortel et pour opposer, dans la même bataille rangée qu'à toutes les élections depuis cent ans ou presque, les deux plus gros partis, conservateur et travailliste, elle s'est révélée être «la plus excitante depuis cinquante ans», selon Charlie Beckett, directeur de Polis, le département des médias de la London School of Economics.

Inattendu. Il y a eu d'abord la surprise de voir, avant même le début de la campagne, fondre l'énorme avance que le Parti conservateur entretenait depuis plus