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Libération

A gauche, une candidate novice menace Merkel

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publié le 8 mai 2010 à 0h00

La presse l'a baptisée «la Merkel du SPD», ce qui a le don d'exaspérer Hannelore Kraft. A 48 ans, cette politicienne au parcours atypique entend rendre dimanche la Rhénanie-du-Nord-Westphalie au Parti social-démocrate. Dans l'opposition depuis 2005, il avait dirigé sans partage pendant près de quarante ans cette région, la plus peuplée d'Allemagne. Ces élections sont d'autant plus importantes pour le gouvernement qu'il pourrait y perdre sa majorité au Bundesrat, le conseil fédéral.

Hannelore Kraft est entrée tard en politique. «Kraft a hérité du SPD en Rhénanie comme un administrateur judiciaire d'une entreprise en faillite», explique Reiner Priggen, le chef des Verts au Parlement régional. En effet, le déclin de la social-démocratie dans l'ancien bassin du charbon allemand, la Ruhr, s'était soldé par la cuisante défaite historique du parti aux élections de 2005, au profit des démocrates-chrétiens de la CDU et de Jürgen Rüttgers, un technocrate vivant à des années-lumière du monde ouvrier. Pour sauver son mandat, Jürgen Rüttgers pourrait être tenté par une alliance avec les Verts, si les voix des Libéraux (FDP) ne suffisaient pas. A Berlin, une partie des Verts, tout en privilégiant la traditionnelle alliance avec le SPD, ne serait pas hostile à l'expérience d'une alliance à droite. Encore faudrait-il que Rüttgers arrive en tête. Rien n'est moins sûr : Hannelore Kraft s'est fait remarquer par une campagne aussi fraîche qu'offensive tout en évitant d'aborder