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Libération

Au royaume des perdants, l’arbitre est roi

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Faute de majorité absolue, les trois candidats sont condamnés à négocier pour parvenir à une coalition.
publié le 8 mai 2010 à 0h00

Aucun des trois principaux partis n’ayant obtenu la majorité absolue, ces élections obligent leurs leaders à des trésors de stratégie pour gagner, conserver le pouvoir, ou encore y accéder.

Le gagnant qui perd

Il a gagné. Mathématiquement, David Cameron, 43 ans, a remporté le plus de voix et de sièges au Parlement. Mais il a également perdu. Parce qu'il n'a pas réussi à décrocher une majorité absolue et a laissé passer la victoire, qui, l'été dernier encore, lui paraissait promise sur un plateau. Pendant cinq longues années, depuis son arrivée à la tête du parti tory, il a pourtant tenté sans relâche de prouver que le parti qu'il dirigeait n'était plus le nasty party, le «méchant parti» des années Thatcher et Major. Il a martelé qu'il représentait le changement, qu'il était ouvert aux minorités et à la modernité, préoccupé par l'environnement. Et, pour convaincre, il avait recruté un nombre sans précédent de candidats issus de ces minorités pour les élections. Pourtant, jusqu'au bout, il n'a pas réussi à effacer les doutes sur son authenticité. Il n'a pas prouvé que cette théorie d'une «grande société», d'un conservatisme «compassionnel» n'était rien d'autre qu'un joli habillage de façade. Il n'a pas été aidé par son allure de gendre de bonne famille, ses origines aisées et son éducation dans les meilleures écoles. Ni par son programme resté vague et parfois contradictoire. Comme son euroscepticisme convaincu concrétisé par le retrai