Ce livre peut vous changer. «Il est impossible de ne rien faire après l'avoir lu», a résumé George Clooney, saisi par Half The Sky, comme l'ont été nombre de lecteurs depuis sa sortie en septembre aux Etats-Unis. Publié en France sous le titre la Moitié du ciel, le livre de Nicholas D. Kristof et de Sheryl WuDunn, son épouse, est un manifeste. A l'instar de Dans la peau d'un Noir de John Howard Griffin pour le mouvement des droits civiques, ou du Printemps silencieux de Rachel Carson pour le mouvement écologiste, l'ouvrage se veut fondateur d'un nouveau mouvement abolitionniste pour mettre fin, cette fois-ci, à «l'esclavage des femmes» dans le monde.
Dans les bordels d'Asie, les deux auteurs ont rencontré des femmes et de toutes jeunes filles qui racontent comment elles ont été kidnappées et forcées à se prostituer. Dans le monde entier, la misère et la discrimination tuent chaque année près de 2 millions de femmes, rappellent-ils. Mais la Moitié du ciel propose aussi des solutions : libérer les femmes, les éduquer, c'est aussi le moyen le plus efficace de lutter contre la pauvreté en Asie ou en Afrique. Et chacun de nous peut y contribuer. Rencontre avec les auteurs, dans le bureau de Nicolas D. Kristof, éditorialiste reporter au New York Times. Née à New York d'une famille d'origine chinoise, Sheryl WuDunn y a rejoint son mari : elle a longtemps collaboré au New York Times, mais travaille main