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Analyse

Le Royaume-Uni a la gueule de guingois

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Nettement en tête, les conservateurs ne remportent pas pour autant le scrutin. Mais David Cameron reste favori pour former un gouvernement.
publié le 8 mai 2010 à 0h00

C'est une situation pour le moins inhabituelle dans la vie politique britannique. Les conservateurs sont arrivés largement en tête, en voix (36 % des suffrages exprimés) et en sièges (306) aux élections générales du 6 mai mais ils n'ont pas de majorité. Si leur leader David Cameron est au seuil du 10 Downing street, la résidence du Premier ministre, il n'est pas encore installé dans les lieux car le travailliste Gordon Brown s'accroche et se refuse pour le moment à jeter l'éponge. «Nous sommes dans une situation inconnue pour les hommes politiques de notre génération», a-t-il déclaré vendredi, affirmant qu'il était de son devoir, au nom de la stabilité et de l'intérêt national de continuer à gérer les affaires en attendant qu'une autre hypothèse se dessine. Il évoquait les prochaines échéances cruciales, sur l'euro à Bruxelles ou bientôt le G 20. Il se posait en Premier ministre comme si de rien n'était.

Grand perdant du scrutin, le Labour, avec 29 % des voix et 258 sièges, fait l’un des plus mauvais scores depuis 1931. Le Premier ministre sortant, Gordon Brown, n’en espère pas moins toujours réussir à séduire les libéraux-démocrates de Nick Clegg qui, malgré des résultats largement en retrait sur leurs espoirs - 57 sièges mais 23 % des voix - restent les faiseurs de roi.

Humeurs. Le système électoral britannique, qui amplifie les humeurs de l'électorat, donne en général des résultats sans appel. Un Premier ministre perdant va aussitôt auprès de la re