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Libération

Les vieux guérilleros reprennent du service

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Cuba. Raúl Castro tire profit des mauvaises récoltes pour remettre en selle les vétérans de la révolution.
Le président cubain Raul Castro, le 1er mars 2010 à La Havane (AFP Adalberto Roque)
publié le 8 mai 2010 à 0h00

Miné par la bureaucratie, l’absence de libertés publiques, la corruption et l’embargo américain qui, depuis quarante-huit ans, asphyxie la population, Cuba affronte ses plus graves difficultés économiques depuis la chute de l’ex-URSS, en 1991. Ce qui est mis à profit par le président Raúl Castro, qui a succédé à son frère Fidel à la tête de l’Etat communiste en février 2008, pour continuer à pousser ses camarades de la vieille garde militaire aux postes politiques clés.

Dernier épisode mercredi lorsque Granma, l'agence officielle, a qualifié de «désastre» la récolte actuelle de canne à sucre. Jadis l'un des fleurons de l'économie locale élevé au rang de parangon de la réussite socialiste, la zafra («récolte») 2010 pourrait être inférieure au million de tonnes (contre 8,1 millions de tonnes en 1989), couvrant tout juste les besoins en sucre de l'île.

Raúl Castro avait auparavant décrété le remplacement du ministre de l'Industrie sucrière, Luis Manuel Avila, qui aurait reconnu «les déficiences de son travail»,un probable euphémisme pour éviter de parler de la corruption que les Castro tentent vainement d'endiguer.

Dans la foulée, le ministre des Transports, Jorge Luis Sierra, a été congédié. Ce dernier, qui fut l’un des plus jeunes membres du bureau politique du Parti communiste en y entrant à l’âge de 36 ans en 1997, était également vice-président du Conseil des ministres. Il est remplacé à ce poste par le général Antonio Enrique Lusson, un ancien guér