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Libération

Le nucléaire israélien dans le collimateur

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publié le 10 mai 2010 à 0h00

La décision de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) de placer le programme nucléaire israélien à l'ordre du jour de son Conseil des gouverneurs, prévu en juin, est un coup dur pour la politique «d'ambiguïté délibérée» d'Israël en matière nucléaire. Depuis la création de l'AIEA il y a cinquante-deux ans, c'est la première fois que son organe exécutif discutera des capacités nucléaires israéliennes, dont l'Etat hébreu n'a jamais officiellement confirmé ou démenti l'existence. Les experts étrangers estiment à 200 à 300 ogives l'arsenal d'Israël, qui n'a pas signé le traité de non-prolifération nucléaire (TNP). Exigée par les pays arabes, la discussion du programme israélien par l'AIEA a bénéficié du soutien tacite des Etats-Unis.

Conformément à une «entente» avec Israël conclue en 1969, Washington a toujours fermement entravé les tentatives internationales d'inspection des installations nucléaires israéliennes. Ces derniers mois, cependant, l'allié américain a réévalué sa politique après le coup de froid dans les relations israélo-américaines lié à l'exaspération de Washington face à la poursuite de la colonisation israélienne. «Israël ne pourra rester sous le parapluie américain que s'il persuade les Américains de la sincérité de son intention de mettre fin au conflit avec les Palestiniens. […] En d'autres termes, l'équation que les leaders israéliens vont avoir à résoudre est Yitzhar [colonie extrémiste de Cisjordanie, ndlr] versus Dimona»