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Libération

«Mithly» : coming-out mensuel au Maroc

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publié le 11 mai 2010 à 0h00

C'est la nouvelle bête noire des islamistes. Et le buzz du Web marocain : plus d'un million de clics en trois semaines. Mithly, la première revue gay du monde arabe, n'est pas passée inaperçue. Au Maroc, où l'homosexualité est pénalisée et l'homophobie rampante, la création de ce magazine fait figure de petite révolution. «Avoir enfin une revue qui fasse entendre notre voix, c'est une grande victoire», explique l'un de ses rédacteurs, Mourad.

C'est un nom d'emprunt, car témoigner à visage découvert est trop risqué. Le simple soupçon d'homosexualité est passible de six mois à trois ans de prison dans le royaume chérifien. Plus de 5 000 personnes auraient ainsi été arrêtées pour «actes licencieux ou contre-nature avec un individu du même sexe» depuis l'indépendance du Maroc, en 1956, selon Kif-Kif, l'association marocaine de défense des droits des LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et transsexuels), initiatrice du mensuel Mithly.«Cela va être un moyen de combattre les clichés sur les gays, poursuit Mourad. De montrer que nous sommes des citoyens marocains comme les autres, et non des pervers.» «Chaddh» (pervers), «shoudoud jinsi» (sexualité anormale), voire «zamel» (enculé) sont les termes communément utilisés par les Marocains et dans la presse arabophone pour qualifier les homosexuels. Mithly - jeu de mots en arabe qui veut dire à la fois «comme moi» et «homo» - veut lutter contre ce climat d'homophobie relayé par