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Libération

L’Europe redresse le statut de Ben Ali

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Tunisie . Malgré les critiques sur les droits de l’homme, les Vingt-Sept vont resserrer les liens.
publié le 12 mai 2010 à 0h00

Longtemps, la Tunisie a été la meilleure élève de l’Union européenne au sud de la Méditerranée. Cette réputation a fini par s’effriter, notamment à cause des atteintes régulières aux droits de l’homme et à la liberté d’expression ainsi que de la fermeture du champ politique. Et, alors que la Tunisie a été le premier pays à conclure un accord d’association avec l’UE en 1995, c’est le Maroc, qui, le premier, a bénéficié du «statut avancé», qui resserre encore les liens avec les Vingt-Sept.

Hier, l'UE et la Tunisie ont annoncé l'ouverture de négociations en vue d'un renforcement de leurs relations. Un accord a été trouvé sur «la formation d'un groupe de travail dans la perspective d'un statut avancé», a déclaré le secrétaire d'Etat espagnol aux Affaires européennes, Diego López Garrido, dont le pays préside l'UE en ce moment. Le commissaire européen en charge de la Politique de voisinage, Stefan Füle, a précisé que cette négociation devait s'engager «sans tabou». Une manière de parer à l'avance les critiques des ONG et des eurodéputés, qui dénoncent cette prime donnée à l'un des régimes les plus répressifs du sud de la Méditerranée. Une façon aussi de prévenir les dirigeants tunisiens qui dénoncent toute critique comme une ingérence.

Le ministre tunisien des Affaires étrangères, Kamel Morjane, présent hier à Luxembourg, n’aura pas la partie facile. Les négociations sont censées s’achever d’ici à la fin de l’année et l’exemple donné ce week-end par les élections