«J'ai fait une promesse publique : je ne volerai jamais.» Si Benigno Aquino respectait à la lettre cette déclaration d'intention, faite hier à Manille en guise de programme de gouvernement, l'histoire des Philippines en serait profondément changée. Le fils de l'ancienne présidente «Cory» Aquino (1986-1992), qui compte ainsi «montrer l'exemple», est arrivé très largement en tête du scrutin présidentiel de dimanche. Ses deux principaux rivaux, l'ex-président Joseph Estrada, renversé en 2001 puis gracié en 2007 après une condamnation à la réclusion à perpétuité pour corruption, et Manuel Villar, un sénateur ayant fait fortune dans l'immobilier, arrivent loin derrière.
Ombre. Aquino devrait prendre le pouvoir grâce à une vague populaire lassée d'une classe politique rongée par les accusations de corruption qui pèsent sur elle. Ce célibataire de 50 ans devrait donc succéder le 1er juillet à l'actuelle présidente, Gloria Arroyo. Avec une plateforme électorale très axée sur la lutte contre la corruption et la pauvreté, «Noynoy» («petit garçon», comme il est surnommé) risque pourtant d'avoir les plus grandes difficultés à recycler «les milliards de dollars détournés chaque année dans le budget de l'Etat».
De fait, Aquino Jr, qui porte les couleurs du Parti libéral, était, jusqu’à son élection aux plus hautes fonctions de l’Etat, un parlementaire terne et peu charismatique. Elu depuis douze années, d’abord au Congrès (cham