Même la Vierge de Fatima est désormais mise à contribution. En voyage officiel au Portugal, Benoît XVI, qui a célébré hier une messe devant le sanctuaire où la mère de Jésus serait apparue à trois petits bergers en 1917, a donné une nouvelle impulsion à sa contre-offensive sur les affaires de pédophilie. Le pape a ainsi laissé entendre que le troisième «secret» de Fatima ne prophétisait pas uniquement l'attentat contre son prédécesseur, Jean-Paul II, en 1981. Il ferait aussi référence aux «souffrances de l'Eglise» provoquées par les scandales sexuels dans le clergé et l'omerta de la hiérarchie. Après Malte, en mars, où Benoît XVI avait promis que «l'Eglise [ferait] tout ce qui est en son pouvoir» pour que les coupables d'actes pédophiles soient jugés, il a enfoncé le clou au Portugal en déclarant : «Les attaques contre l'Eglise ne viennent pas seulement de l'extérieur mais ses souffrances viennent carrément de l'intérieur, des péchés internes à l'Eglise.»
Acculé autant que personnellement indigné par la succession de révélations d'abus sexuels, Joseph Ratzinger a décidé de combattre durement ce qu'il considère aujourd'hui comme une «honte». Dans son entourage, on parle ouvertement de politique de la «tolérance zéro». Et au Vatican, les têtes commencent à rouler.
Mise sous tutelle. Le 22 avril, il a accepté la démission de l'évêque irlandais James Moriarty, 73 ans, impliqué dans une enquête sur des cas de pédophilie