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Le juge Garzon suspendu pour avoir voulu enquêter sur les crimes du franquisme

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publié le 14 mai 2010 à 16h09
(mis à jour le 14 mai 2010 à 16h11)

Le Conseil général du pouvoir judiciaire (CGPJ) espagnol a suspendu vendredi le juge Baltasar Garzon de ses fonctions, en conséquence de sa mise en accusation pour avoir voulu enquêter sur les crimes amnistiés du franquisme, a-t-on appris de source judiciaire.

Cette mesure fait suite à la décision prise mercredi par un magistrat du Tribunal suprême d'ordonner l'ouverture du procès pour «forfaiture» (abus de pouvoir, ndlr) du juge Garzon, dont la date n'a pas encore été fixée.

Elle a été prise à l'unanimité des membres du CGPJ, l'organe de tutelle de la magistrature espagnole, a-t-on précisé de même source. La suspension provisoire est normalement automatique en Espagne pour tout magistrat appelé à comparaître devant un tribunal pour des délits présumés commis dans l'exercice de ses fonctions.

Le juge Garzon a tenté d'échapper à cette mesure humiliante en demandant mardi sa mise en disponibilité pour travailler durant sept mois comme consultant à la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye.

Mais le secteur conservateur du CGPJ, organe de tutelle de la magistrature espagnol a déjoué cette manoeuvre, en obtenant la convocation d'une réunion extraordinaire pour statuer sur sa suspension avant d'avoir à se prononcer sur sa demande de mise en disponibilité.

20 ans d'interdiction d'exercice ?

La commission permanente du CGPJ devait se réunir vendredi après-midi pour examiner la demande de mise en disponibilité du juge Garzon, pionnier de la "justice universelle" et mondialement connu pour avoir pour avoir fait interpe