Le président brésilien Lula va jouer les médiateurs à Téhéran, où il entame dimanche une visite officielle de deux jours. Il espère convaincre l'Iran de lâcher du lest sur son programme nucléaire. Privilège réservé aux amis de la République islamique, il sera reçu par le Guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, en plus de rencontrer son homologue, Mahmoud Ahmadinejad, et le président du Parlement, Ali Larijani. Le Brésil, qui siège pour deux ans au Conseil de sécurité de l'ONU, s'oppose à un nouveau train de sanctions contre l'Iran, défendu par les Etats-Unis et la France, qui accusent Téhéran de chercher à se doter clandestinement de l'arme nucléaire. Dépêchée à Brasília en mars, la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, n'a pas réussi à faire changer d'avis le Président. Pour Lula, les possibilités de dialogue avec Téhéran n'ont pas été épuisées, et les sanctions seraient «contre-productives».
De concert avec la Turquie, qui partage ce point de vue, le Brésil cherche une solution «négociée». Les deux pays tentent de relancer la proposition formulée, fin 2009, par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). Il s'agissait d'envoyer l'essentiel de l'uranium iranien à l'étranger où il serait enrichi à 20%, niveau permettant son utilisation à des fins médicales. Cet uranium devait être ensuite réexpédié vers Téhéran. L'Iran avait rejeté l'offre, qui visait à le priver de stocks suffisants pour mettre au point l'arme nucléaire. L'initiative tur