Près de 90 000 habitants d'Okinawa, île située au sud du Japon, ont manifesté le 25 avril pour exiger la relocalisation «hors de chez eux» et «hors du Japon» de la base militaire américaine de Futenma (US Air Force), au centre d'un bras de fer entre Tokyo et Washington. Les manifestants ont appelé «tous les Japonais» à les soutenir. «La question des bases n'est pas que le problème d'Okinawa. Il concerne chaque Japonais», a lancé le gouverneur de l'île, Hirokazu Nakaima, lors du rassemblement. Le Japon abrite encore 89 bases militaires américaines coûtant aux contribuables nippons 4 milliards de dollars par an (3,2 milliards d'euros). Une note salée qui n'est pas du goût des Japonais.
Près de 30 de ces bases, ainsi que 25 000 GI (et leurs familles) sont concentrés à Okinawa, territoire exigu (100 kilomètres de long sur 20 de large) et densément peuplé (1,4 million d’habitants). Or, cette île tropicale est aussi la préfecture la plus pauvre du Japon. Son taux de chômage crève le plafond (20%). A bout de nerf, la population dénonce les lourdes nuisances sonores autour des bases - les F-15 y décollent 24 heures sur 24 -, la pollution et des accidents répétés.
Nommé Premier ministre à l'automne, à l'issue de l'écrasante victoire aux législatives du Parti démocrate (PDJ, centriste), Yukio Hatoyama avait promis en campagne de régler la «question d'Okinawa». Il jugeait alors nécessaire un «départ gradué» des marines de Futenma. Or,