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Libération
Récit

Clotilde Reiss, la fin d’une «prise d’otage»

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Paris a démenti hier avoir accordé des contreparties en échange de la libération de la jeune Française retenue en Iran depuis dix mois.
Clotilde Reiss le 16 mai 2010 à l'Elysée. (AFP Lionel Bonaventure)
publié le 17 mai 2010 à 0h00

Si l'on remonte aux fonts baptismaux de la République islamique d'Iran, on voit que la prise d'otages - celle des diplomates américains capturés en 1979 dans leur ambassade à Téhéran et détenus pendant 444 jours - a amplement participé à son avènement. Depuis, le régime iranien a usé tant et plus de cette pratique qu'elle est devenue une constante de sa diplomatie. Elle ne s'est jamais démentie, même sous la présidence du réformateur Mohammad Khatami où l'on verra cette fois un navigateur français, égaré dans les eaux territoriales iraniennes sur la foi d'une carte maritime périmée, payer par de longs mois de prison un quelconque aléa dans les relations franco-iraniennes. L'arrestation et la détention pendant dix mois de la chercheuse Clotilde Reiss participe de cette même politique. Appréhendée le 1er juillet alors qu'elle s'apprêtait à regagner la France, la jeune Française apparaissait alors comme une proie toute désignée pour le régime de Téhéran. Confronté à une opposition qui le défiait ouvertement au lendemain d'une élection présidentielle truquée, le régime a utilisé son cas pour faire diversion en faisant valoir que cette opposition massive résultait d'un «complot» extérieur. Hier, «l'affaire Reiss» s'est bien terminée. La chercheuse française a certes été condamnée samedi à deux peines de cinq ans de prison, mais la sentence a été immédiatement commuée en amende par «une décision de clémence» du régime. Hier, elle a pu regagner Paris après s'êtr